Le sujet culturel en tant que Tout.
EC aborde les notion de totalité et de système qu’il considère comme centrales. Il montre les modalités de l’inscription de la Partie dans le Tout, dont émerge un tiers terme avant de s’intéresser au Tout qui est dans la Partie, en rappelant que la notion de morphogenèse repose sur ce postulat. Il en vient enfin au statut du Tout : quand émerge-t-il et quel est son statut ? Sans doute la connaissance d’un Tout demande-elle- « la connaissance des actions et des rétroactions qu’il y a sans arrêt entre les parties et le tout » mais il y a un tout avant les rétroactions et un tout après. Constamment reconfiguré , au gré de l’intégration successive des Parties, des actions et des rétroactions, ce Tout qui ne cesse de fluctuer au fur et à mesure que s‘intègre un élément nouveau, s’installe et opère avec la mise en fonctionnement du réseau sémiotique.
Le temps est venu de faire le point sur les choix
épistémologiques qui balisent l’espace de la théorie et font de la sociocritique ce qu’elle est. Notre objectif est clair : il s’agit de déceler et d’expliquer les processus qui président à la transcription, par les structures textuelles, des structures socio historiques et socio discursives du contexte. Pour y parvenir nous mettons en œuvre un appareil critique organisé autour de quelques notions qui concernent les définitions respectives du texte et du sujet. Je me propose de revenir sur une de ces notions clés, celle de totalité.
La notion de totalité est au cœur du marxisme, comme l’affirmait : Georg Lukács d’après ce que rapporte Lucien Goldmann « Ce n’est pas la prédominance des motifs économiques dans l’explication de l’histoire qui distingue d’une manière décisive le marxisme de la science bourgeoise, c’est le point de vue de la totalité. » Ce point de vue qui est un des fondements incontournables de la sociocritique appelle quelques commentaires. On retiendra d’abord que le tout ne doit pas être considéré comme la simple somme des parties. Selon ce qu’affirmait déjà Aristote, la totalité est plus grande que la somme des parties, ce à quoi s’ajoute un autre principe, à savoir que, si la partie est dans le tout , « le tout est dans la partie ».
La partie est dans le tout mais sous une forme en quelque sorte difractée : d’une part, elle reste en effet ce qu’elle était avant d’être intégrée dans la totalité mais, de l’autre, au moment où elle s’est intégrée dans la matière sémiotique de cette totalité qui l’interpelle elle en subit l’impact. Elle ne peut plus être, à ce contact, ce qu’elle était jusqu’ici et de ce contact émerge un nouveau signifié. Edgar Maurin parle à ce propos « des qualités émergentes, c’est-à-dire qui naissent de l’organisation d’un tout, et qui peuvent rétroagir sur les parties ». Voyons ce qu’il en est, par exemple, dans l’incipit du Lazarillo de Tormes.
On passe sous silence la plupart du temps les premières lignes du récit qui évoquent la vie de Lazarillo avant que ne débute son errance en compagnie de l’aveugle. C’est le seul passage cependant où il est fait état du monde du travail, en dehors de quelques allusions indirectes ici et là dans le texte : son père s’occupe à alimenter en grains la roue d’un moulin, la mère lave le linge des étudiants et leur vend sa cuisine ; après la mort du père , l’esclave amant de la mère s’occupe de l’écurie et des chevaux. Leur travail ne leur permet cependant pas de vivre et ils sont obligés de voler pour survivre et pour nourrir leurs enfants, délit dont ils ont à répondre devant la justice. Ils font alors l’objet d’une répression particulièrement féroce. Les trois personnages (père, mère, amant) suivent à des degrés différents le même destin puisque la mère, quoique non directement coupable, fait l’objet d’une interdiction de résidence. L’enchaînement est clair : travail---délinquance---répression (le travail mène à la délinquance et en toute logique à la répression). Contrairement à ce qu’énonce l’axiome qui exalte la valeur morale du travail et condamne l’oisiveté, ce n’est pas l’oisiveté qui mène à la délinquance mais son contraire, le travail. Le fait qu’il s’agisse de l’incipit donne à ce passage une signification particulière ; il se présente à nous comme un point de référence désormais présent jusqu’à la fin du traité. Or ce point de référence est le négatif de l’axiome qui prône la valeur morale du travail en condamnant l’oisiveté. Détaché du contexte, considéré en soi, avant qu’il ne soit intégré dans la totalité textuelle, ce discours est étonnamment subversif puisqu’il donne une vision négative du travail. Il se trouve cependant qu’il précède un récit qui, lui, est entièrement dominé par la problématique de la mendicité. La notion de travail fait donc l’objet d’une double articulation : à la fois antagonique de l’oisiveté (travail vs oisiveté) il l’est également de la mendicité (travailler vs mendier). Par un effet de retour le travail apparaît sous un autre jour , c’est-à-dire comme une fausse solution, incapable de résoudre le problème de la misère. Ne reste pour survivre que la mendicité et la bienfaisance. L’insertion de la problématique originale du travail dans le contexte en devenir fait donc advenir un nouveau signifié qui porte sur le statut de la mendicité. Celle-ci se donne à voir comme une alternative positive au travail. Le jeu des deux structures l’une sur l‘autre convoque une problématique où se concrétise une totalité, à savoir la polémique qui porte sur la conception catholique de la charité remise en question au début du XVIe siècle par la Réforme protestante. J‘en rappelle rapidement les enjeux. La bourgeoisie européenne en devenir manque de main d’œuvre pour assurer son projet de développement et cette pression économique est responsable du questionnement qui se développe dans le domaine de la bienfaisance. Il s’agit de mettre au travail l’importante population qui, à l’époque, vagabonde et vit de la mendicité. Cette préoccupation entraîne une nouvelle conception de l’aumône qui surgit en Europe du Nord. Jusqu’ici donner au pauvre c’était prêter à Dieu mais, remarquent les protestants, en sollicitant la charité, alors qu’il pourrait travailler, le mendiant compromet son salut. Celui qui fait l’aumône se sauve au détriment de celui qui la reçoit indûment. Les réformateurs créent un « pasaporte de pobre », affiché sur la poitrine, qui seul donne le droit de mendier et proposent de regrouper les vagabonds dans leurs paroisses respectives. Le mendiant n’est plus l’incarnation du Christ mais à la limite celle de Satan. On voit donc comment s’articulent les notions de travail et de mendicité dans le discours social du temps et les traces de cette polémique dans le texte de l’anonyme.
Le tout est dans la partie : tel est l’axe central de la notion de morphogenèse textuelle. J’ai souvent repris l’affirmation suivant laquelle, dès qu’un texte commence à s’instituer, il institue ses lois de répétition desquelles émerge un micro système intra textuel qui programme le devenir du texte et sur lequel vient constamment se relancer l’écriture. Sur cette base théorique j’ai proposé une série d’études de textes d’un trentaine de lignes chacun. Il s’agissait parfois d’un incipit ce qui permettait d’éviter le problème du choix du prélèvement textuel ; en d’autres occasions, le texte sélectionné avait été proposé par des étudiants de doctorat. Le texte représentatif du Tout, i.e. celui dont était extrait l’échantillon prélevé, n’était jamais choisi au hasard mais m’avait été, presque toujours, imposé par un programme de préparation aux concours de recrutement. J’ai pu, dans chaque cas, mettre au jour les modalités de transcription des données du contexte avant d’en expliquer l’origine. Pour que les choses soient plus claires dans ce qui suit, je renvoie aux études que j’ai faites du Guzmán de Alfarache et de la Vida del Buscón.
Les modalités que je viens d’évoquer s’organisent toutes autour d’un principe dialogique qui fait fonctionner deux notions opposées (Donner vs échanger dans Guzmán de Alfarache ; dissimuler vs dévoiler dans le Buscón ( voir Cros, 1983-1986-1988) Dans chacun de ces deux cas, ces structures binaires se retrouvent également dans le contexte sous des formes diverses et complexes : elles sont, en particulier, les vecteurs des discours contradictoires produits dans le cadre de plusieurs polémiques de première importance qui ont surgi en Castille à la fin du XVIe siécle ; elles permettent d’identifier les sujets collectifs impliqués dans le texte (l‘aristocratie Ségovienne, « los hacedores de paños », le capitalisme marchand, le milieu arbitrista,…) et de préciser la forme que prend l’affrontement des intérêts économiques et politiques des différents acteurs sociaux. Dans le cas de la Vida del Buscón, on s’en souvient, le principe binaire procède de l’affrontement de deux pratiques sociales, le Carnaval qui inverse la représentation du monde et masque toute chose et l’Inquisition qui rétablit l’ordre et redresse les fausses apparences. Un tel antagonisme transcrit l’état, tel qu’il est repérable dans les premières décennies du XVIIe siècle, du lent processus historique qui aboutira à la prise du pouvoir politique par la bourgeoisie. Lorsqu’on déplie ainsi l’architecture du système binaire on perçoit donc avec la plus grande netteté comment la partie contient à la fois le Tout qu’est le texte et le Tout historique.
Reste une difficulté. Dans mon analyse du Guzmán de Alfarache, par exemple j’ai mis au jour la prééminence d’un sujet transindividuel et , en arrière-plan, la présence moins active cependant, de plusieurs autres. On serait tenté d‘objecter que j’ai obligatoirement laissé de côté de larges pans de la réalité historique ainsi qu’un nombre difficile à chiffrer de sujets collectifs susceptibles potentiellement de s’exprimer . Cette objection me donne l’occasion de revenir sur un point capital qui concerne le fonctionnement du sujet culturel en tant que Tout.
Le sujet culturel implique en premier lieu une somme de sujets collectifs, somme qui en soi est déjà un Tout, constitué en un système irréductible à ce qui ne serait que la simple addition de ces mêmes sujets. Sans doute cependant ce Tout convoque-t-il une grande diversité de sujets collectifs, ce qui implique une grande diversité de visions du monde. Le système en conséquence comporte des lignes de fracture , des zones de contradictions qui émergent en toute logique de la façon dont sont intériorisées les visions du monde respectives des sujets collectifs qui sont impliqués tout au long d’une existence. Ces contradictions produisent des effets qui effacent, pervertissent ou problématisent l’impact initial de ce qu’aurait pu être l’intériorisation de chacune de ces visions, si celle-ci n’était pas venu buter sur une (ou des) vision(s) différente(s) ou même, dans certains cas, contradictoire(s). Dans cette nouvelle configuration il y a à la fois perte et gain de sens, un gain dans la mesure où le tiers terme inscrit une nouvelle signification, une perte dans la mesure où cette nouvelle signification met en sourdine d’autres signifiés qui étaient de leur côté porteurs de développements et de combinaisons latentes. Le Tout est donc à la fois plus et moins que l’ensemble des parties.
Si, pour la commodité de l’exposé, on contemple ce Tout sous son apparence statique, on est conduit à considérer l’espace sémiotique qui le configure comme un ensemble chaotique, émaillé de contradictions et dépourvu de toute hiérarchie. Ces contradictions procèdent, en toute logique, de la coexistence, en son sein, de discours spécifiques qui renvoient, en dernière instance, à des agents sociaux aux intérêts divergents. Cet espace sémiotique contient le matériau qui a vocation à être redistribué dans l’acte de parole. Or, pour qu’il y ait acte de parole, il faut que s’impose provisoirement une hiérarchie qui porte au premier rang le discours d’un sujet collectif . Cette domination, toujours provisoire, peut être partagée et, en ce cas, d’autres voix collectives peuvent également se faire entendre. Sans cette réorganisation de l’espace sémiotique au profit d’un sujet collectif déterminé , aucune parole cohérente ne saurait advenir. Dans le cas du Guzmán de Alfarache , par exemple, le discours marchand laisse filtrer l’ambiguïté d’un double discours, à la fois ouvert sur le large et tenté par la nostalgie du passé. D’autres structures binaires sont envisageables mais au même niveau que les premières. Les structures binaires que l’analyse m’a permis de mettre au jour témoignent donc de la dynamique de l’espace sémiotique et il est logique que la visibilité sociale du texte ne puisse pas embrasser la totalité discursive stockée dans la mémoire sémiotique. S’il n’est pas possible d’embrasser la totalité du champ social d’une époque historique déterminée, l’émergence de cette structure hiérarchisée reste cependant significative.. Le Tout doit en conséquence être considéré comme un Tout relatif. Il ne se réduit pas à la structure binaire mais il l’englobe.
3 - Qu’entend-on alors par Tout ? Qu’y a-t-il entre la structure binaire et le Tout ? La question mérite d’être posée si l’on en croit Edgar Maurin. Dans le dernier chapitre « Pensée complexe et pensée globale" de son dernier livre, Penser global – L’homme et son univers (Paris, Lafont, 2015 ) Edgar Maurin s ‘élève contre « la pensée réductionniste, c’est-à-dire la pensée qui réduit la connaissance d’un tout à la connaissance des éléments qui le composent, ainsi qu’à la « connaissance parcellarisée » dans laquelle des réalités qui sont continues dans la nature sont découpées en sous disciplines et disciplines. Certains ont énoncé qu’il fallait opposer à cette pensée réductionniste, ou parcellarisante une pensée qu’ils ont appelée holiste, de l’idée de holos, le tout . Mais le défaut de la pensée holiste était d’être elle-même réductionniste, c’est-à-dire qu’au lieu de la réduire aux éléments constituants d’un tout, elle réduisait la connaissance à seulement la connaissance d’un tout. Or […] la connaissance d’un tout demande la connaissance non seulement des éléments qui composent ce tout, mais aussi celle des actions et des rétroactions qu’il y a sans arrêt entre les parties et le tout quand ce tout est actif, quand il est vivant, quand c’est un tout social, un tout humain. » On remarquera que cette conception correspond à la pratique qui a toujours été la mienne mais cette prise de position, qui définit en fait ce qu’on peut entendre par système, demande à être précisée. Dans le contexte théorique qui m’est propre je formulerai différemment ses remarques. En effet, contrairement à ce que laisserait supposer la formulation d’Edgar Maurin, ces actions et rétroactions ne sont pas isolables ; encore faut-il que je puisse en reconnaître les traces, dans les effets de ces rétroactions. Il y a un tout avant les rétroactions et un tout après, car la configuration sémiotique ne cesse de changer au fur et à mesure que s‘intègre un élément nouveau, qu’il s’agisse d’une action ou d’une rétroaction.
Le Tout ?. Quand émerge-t-il ? Quel est le statut de ce tout qui émerge ? La difficulté qu’il y a à tenter de le définir procède du fait qu’en fait il n’existe pas en tant que tout car, comme on vient de le voir, il est en constante reconfiguration. Il ne se stabilise sous aucune forme et il a vocation à être englobé à son tour dans un autre système, dans un autre Tout plus englobant. Son existence en tant qu’organisation est de l’ordre du virtuel. Seuls ses effets sont perceptibles. On ne peut formuler le Tout en termes de structure. Il n’y a pas de structure totalisante qui engloberait la complexité des structures primaires. C’est l’auto organisation et l’autorégulation de ses éléments constitutifs qui activent le fonctionnement du réseau sémiotique. C’est ce fonctionnement que je qualifie, en ce qui me concerne, de Tout. J’appelle Tout le produit de l’activité de cette mise en réseau. Le Tout n’est donc pas un état mais plutôt une notion épistémologique, un outil au service de la connaissance, un mode de raisonnement.
Pour pouvoir penser la globalité de la société, dit encore Edgar Maurin, il est nécessaire de voir cette relation entre les parties et le tout, ce qui serait la caractéristique, de la pensée complexe : « …la pensée complexe, écrit-il ( ibid., p.116), est une pensée qui relie, d’une part en contextualisant, c’est-à-dire en reliant au contexte, d’autre part en essayant de comprendre ce que c’est qu’un système. La pensée complexe met en lumière ce qui est aujourd’hui signifié par ce mot étrange : l’émergence. L’émergence , c’est la survenue, quant il y a un tout organisé, de qualités qui n’existent pas dans les partes prises isolément. Pour pouvoir penser la globalité de la société, il est nécessaire de voir cette relation entre les parties et le tout, trait précisément de complexité. La question est donc la suivante : qu’est –ce que c’est qu’un système social ? C’est un ensemble d’individus qui interagissent les uns avec les autres. Á travers ces interactions s’est constitué un tout social, lequel a produit un langage, formé une culture, puis après […sont apparus des États… ». La position d’Edgar Maurin pourrait à son tour être taxée de réductionniste . On voit clairement ici en quoi nous différons. Il continue à parler d’individus alors que je pose le problème en termes de sujets collectifs. Il passe sous silence le Nous en parlant d’un ensemble d’individus.
Or le nous est une réalité première antérieure au je. L’histoire de l’homme n’est pas l’histoire des individus mais celle des sociétés. L’humanité est bien plus grande que la somme des individus qui la composent. Le je est un dérivé du Nous. Le Nous est une réalité première. Le sujet naît en effet avec l’acquisition du langage, autrement dit avec l’acquisition d’un lien social primordial . L’institution sociale me fait advenir comme un sujet qui s’exprime en termes de je. Si on entend par conscience la capacité qu’a le sujet de comprendre les conditions historiques de son insertion dans le tout social (son champ de visibilité sociale en quelque sorte), la conscience collective est supérieure à la conscience individuelle. L’existence d’un niveau de conscience collective chez tout individu qui relève d’un même sujet transindividuel est une découverte capitale de Lucien Goldmann. Ce niveau de conscience se réalise pleinement dans sa notion de vision du monde et dans celle de non conscient. Goldmann aborde cette question lorsqu’il analyse dans Le Dieu caché l’expression de la conscience possible du milieu janséniste et des auteurs qui l’expriment (Pascal, Racine). Ce niveau de conscience, qui élargit la visibilité sociale de la conscience réelle des agents sociaux et qui est défini par extrapolation d’une série de tendances observables chez le sujet collectif correspondant, n’émerge qu’exceptionnellement dans un chef d’œuvre littéraire. Ce plus de conscience procède, pour Goldmann, de la façon dont fonctionne le non conscient. Le discours, nous a-t-il fait comprendre, dit toujours plus que ce que le sujet veut dire ou croit dire. Il s‘agit là d’une donnée fondamentale de la notion de sujet culturel.
Un tout social fait d’un ensemble d’individus n’est pas un tout social fait d’un ensemble de sujets collectifs. La distinction est capitale car elle entraîne une conception radicalement divergente de ce qu’est le langage, par rapport aux discours entendus comme spécifiques des sujets collectifs. Or ce sont les interactions entre les discours qui sont les facteurs de la complexité discursive.
Il n’y a pas de formulation du Tout en termes de structure. qui engloberait plusieurs structures binaires élémentaires. La structure binaire accède au statut de tout au moment même où elle s’installe en tant que système, au moment où elle impulse son dynamisme, c’est-à-dire au moment où s’auto organise la mise en réseau.